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Jul
17
Ve
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Bonsoir,
voici un
petit mot pour dire que je suis bien arrivé, que le voyage s'est bien
passé, que le transit à Dubaï, c'est toujours fluide sans soucis.
Oubliés les histoires de crashs d'avions des dernières semaines, ou les
stands de vérification systématique de gripe porcine à l'aéroport. A
Athènes on passe de façon transparente devant un détecteur de chaleur,
à Kolkata il y a une stand supplémentaire lors de la sortie de
l'aéroport avec des personnes qui vont ausculter le poignet de tout le
monde. Les voyages en avion se ressemblent, les gens aussi: assis à
côté d'un couple de français de Paris à Dubaï, on n'échange pas une
parole ; assis à côté d'une jeune indienne de Dubaï à Kolkata, on
discute plusieurs minutes avant de finir la nuit. Bon, je ne vais pas
traîner ce soir, je suis assez fatigué.
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Jul
20
Lu
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En
arrivant en Inde
Vendredi, j'ai dû faire face à une situation de crise, mais qui nous
est bien connue en France: la grève. Sauf qu'ici cela prend des allures
démesurées. Les transports en commun sont coupés, les rues bloquées et
les commerces qui ouvraient étaient attaqués par les manifestants. A
l'aéroport, je devais forcer le passage des manifestants, et au bureau,
ben y avait personne! D'ailleurs c'est bien ça: je quitte l'Inde avec
un bureau évacué pour cause de tornade, je rentre en Inde avec un
bureau déserté pour grève. Contrairement à chez nous, la grève est ici
conduite par le gouvernement central, pour protester contre des
violences faites à ses partisans en campagne. Du coup les transports
municipaux ne marchent pas. Les affaires politiques indiennes sont plus
"chaudes" que les nôtres (cf. Apr 12 et les "taggeurs") et les
policiers ont ordre de "regarder sans rien faire".
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Jul
21
Ma
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J'ai
du retard dans
la mise à jour du blog. C'est le retour au pays, cela dérègle un peu
mes habitudes. J'ai la crève avec la clim' à fond mais surtout un gros
souci est le crashage du portable!
Du coup cela va être compliqué pour mettre à jour mes données ou
passer des coups de fil. Cette année n'est vraiment pas celle des
ordis, entre mon portable de bureau que j'ai réinstallé 4 fois (!)
et maintenant mon portable perso qui me lâche. C'est galères non-stop.
Et le pire est que je ne tiens pas du tout à racheter un
portable en étant ici, alors que les machines ne tiennent pas. Je vais
voir si je peux m'arranger au boulot.
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Jul 24 Ve
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Ma crève s'est muée
en crise de rhinite, telle que je n'ai pas pu aller au boulot le
mercredi matin. Et fort logiquement j'ai une toux grasse qui perdure de
mercredi à ce week-end. Dans ce contexte de grippe porcine, je
n'arrête pas de tousser, ça y est je suis contaminé! Ici il fait chaud
et humide, même si ce ne sont pas les terribles pluies diluviennes de
la mousson, qui tarde à sévir cette année, et donc a priori ce n'est
pas le froid qui devrait faire tomber les gens malades. A part les
aéroports, on parle peu de la grippe, on est loin de l'hystérie
française ou britannique. Je cherche à voir comment ressuciter le portable dans un réparateur.
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Jul
25
Sa
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Vendredi
c'est encore
jour de grève! Décidemment on prend des habitudes. Cette fois ce sont
les lobbies de transports (bus, taxis, autos) qui font "journée morte".
La raison? Un jugement de la Cour de
Justice sur la pollution en ville qui ordonne que les véhicules de plus
de 15 ans (!!) ne soient plus autorisés à rouler. L'impact est
important: 3 000 bus sur 15 000 ; 6 000 taxis sur 42 000 ; 10 000 autos
sur 80 000 (!). Au passage cela donne une idée de l'importance du
réseau de transport dans une ville de 19 millions d'habitants, excusez
du peu. Et ceci alors que les périphs sont quasi inexistants ou
obsolètes. Et une seule petite ligne de métro avec 17 stations. En
France même Rennes (200 000 habitants) a deux lignes... Bref tout ceci
pollue énormément, et les politiques étant incapables de s'opposer aux
lobbies des transports, c'est à la Justice de faire changer les choses.
L'arrêt de la cour est connu depuis un an, mais là encore les
politiques n'ont rien anticipé, et les lobbies ayant déjà gagné un
report de 6 mois fin Mars, comptaient bien encore en optenir un autre.
Peine perdue. Pour l'anecdote, il y a encore d'autre moyens de
transports antidiluviens à Kolkata: le tramway, avec des wagons qui
datent manifestement d'avant la Guerre (la Première), tellement vieux
qu'on n'y fait plus payer les gens pour le prendre, et les rickshaws, les
pousse-pousse manuels interdits depuis des années. Mais eux ne polluent
pas....
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Jul
29
Me
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Un
des lieux
"branchés" de socialisation sont les centres commerciaux. Pour
certains, c'est le seul endroit gratuit où on peut profiter de la clim'
(cf. Avr 22),
pour beaucoup c'est le lieu où l'on passe l'après-midi, avec restos et
ciné sur place. Certains proposent un bowling ou même un train fantôme!
A un étage, le "court
food"
propose différents stands de cuisine internationale, où l'on peut se
servir avec des coupons d'une caisse commune. On y trouve même des
crèpes françaises, j'adore! Le City
Centre
abrite la clinique Apollo et des concerts sont organisés dans un
grand patio. Les centres sont ouverts 24/24 et le dimanche également.
Ils sont en général accessibles facilement. C'est l'endroit où je sors
avec Ashok le dimanche (et oui j'ai vu Ice Age 3
et Harry
Potter).
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Jul 30 Je
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En Inde je me sens un
peu isolé, c'est sûr. C'est curieux dans un pays surpeuplé ceci dit.
Depuis mon retour, j'ai eu la confirmation du départ de Ashok, avec qui
j'ai passé tous mes week-ends depuis ces derniers mois. C'est bien
dommage, maintenant on aura moins l'occasion de se voir... et
professionnellement, cela me fait comme un échec si j'ai quelqu'un de
mon équipe qui part. Il n'y a pas de raison pourtant, c'est assez
courant en société de services. Dans la maison d'hôte, j'ai d'autres
hôtes justement, pour la première fois depuis des mois. Un gars, Renu,
un quarantenaire de Bangalore y est de passage. Un peu bourru, mais
sympa et qui cherche aussi de la compagnie manifestement. Il me promet
de sortir dans les bars du coin et connait l'incontournable Someplace Else de Calcutta. La semaine prochaine sera plus riche encore: comme en Mars,
j'ai un collègue français qui arrive en même temps qu'un collègue
américain. Faut dire que les deux sont en fait des émigrés indiens,
cela ne va pas les changer trop.
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Jul 31 Ve
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Alors que les posts que j'avais sur l'Inde étaient plutôt décourageants (cf. Fév 9 & Fév 25), une vraie révolution a eu lieu le 2 Juillet dernier: la Haute Cour de Dehli a dépénalisé les rapports sexuels entre adultes de même sexe en Inde.
Un arrêt historique dans un pays de plus d'un milliard d'habitants.
C'est la récusion de l'article 377 du code pénal de 1860, qui datait
l'époque coloniale, et qui n'existe plus en Angleterre depuis des
années. Elle est d'ailleurs toujours en vigueure dans les autres
anciennes colonies (Bangladesh, Pakistan, Sri Lanka) et prévoyait une
peine de 10 ans de prison et une amende. L'arrêt ne s'applique
pour l'instant qu'à Delhi, mais son implication est gigantesque et
servira de référence aux quatre coins du pays. Cette loi n'était plus
appliquée depuis longtemps, mais pouvait toujours servir de pression
sur les personnes, et constituaient un obstacle dans la lutte contre la
propagation du SIDA. L'Etat indien a toujours été extrêmement équivoque
sur cette question. Il s'agit en effet de ne pas s'aliéner les groupes
religieux conservateurs hindous, musulmans ou chrétiens, très
influents. Les associations LGBT avaient déjà lutté pour plus de
visibilité par des pétitions remises à la Haute Cour de Justice (2001)
et des marches dès 1999 à Kolkata, mais pas avant 2008 à Delhi et
Bangalore! |
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Août 2 Di
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J'ai récupéré mon
ordinateur ce week-end. Un collègue m'a conseillé un réparateur pour
professionnels, qui a pu examiner la machine. La cause étant a priori des rhumatismes
de la carte mère, qui porte ses 5 ans (= centenaire en années informatiques). Et bien miracle, le portable
refonctionne. Ils ont démonté la machine et changé quelques puces et ça
marche! Le tout pour 50 euros. J'en pleurerai de joie. Bon ceci dit, la semaine prochaine
j'achète un disque dur externe pour tout sauvegarder (et j'ai déjà une copie à Paris de toute façon).
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Août
3
Lu
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Depuis
mon arrivée en Inde il y a 6 mois, un terme n'a cessé de nourrir mes
fantasmes: La Mousson.
Ce fameux Délugue qui provoque catastrophes mais
rend la végétation luxuriante. Bon, et bien nous y sommes depuis juin,
et ce n'est pas si terrible. OK, il pleut plus qu'avant (pas
difficile), et les pluies sont très violentes: si il pleut, il
faut fuir. Cependant c'est pour l'instant limité à quelques heures par
jour, rien d'interminable donc. Normalement la situation doit aller
en empirant, pour culminer à des jours entiers de pluie, mais je
n'attends plus ça avant septembre. La saison humide est jusqu'ici bien
moins terrible que la saison chaude (Avril dernier) car la température
redevient supportable.
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Août 4 Ma
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Dimanche je suis allé à Chandernagor.
C'est une colonie française à 50 km de Calcutta, le long de la rivière
Hoogly. Du XVe au XIXe siècle, cette rivière facilement navigable
attira les commerçants néerlandais, français, portugais, danois et
britanniques. Les campements qu'ils établirent sur les bords de la
rivière créèrent alors une "mini Europe" au Bengale. La colonie
française remonte à 1673, fondée par Colbert sous Louis XIV. En 1757
les puissances françaises et britanniques bataillèrent pour la
suprématie dans la région, et le destin de Calcutta changea à partir de
la défaite française. Cependant la colonie demeura sous administration
française jusqu'en 1952. Une légère ambiance française reste désormais,
autour de l'imposante Résidence de l'Administrateur, face à la rivière,
le long des berges de laquelle se trouve une promenade avec des bancs
parisiens et un petit débarcadère (voir photo).
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Août 6 Je
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De début Juillet à début Août se trouve le
mois le plus sacré du calendrier hindou, consacré à Shiva: le mois "Shravan".
La coutume est plus répandue dans les états du Nord de l'Inde. Les
jeunes sont invités à faire un pèlerinage pied nu au temple de Shiva le
plus proche, en portant sur ses épaules des urnes avec l'eau sacrée du
Gange. Ashok a marché 36 km toute la nuit (pour éviter la chaleur) et a les
pieds en feu le dimanche! Il faut en plus jeûner les lundis (encore
plus sacrés), mais de toute façon Ashok jeûne déjà tous les lundis de
l'année. Au terme des 16 jours du mois, le dieu exauce les prières des
jeunes hommes (un bon emploi) et des jeunes filles (un bon mari).
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Août 7 Ve
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Le 5 Août était la fête de "Raksha Bandhan"
qui célèbre le lien de fraternité qui unit deux êtres humains, qu'ils
soient frère et sœur dans la vie de famille, ou qu'ils soient de
sincères amis, "comme frère et sœur". Ce peut être entre deux personnes
de même sexe aussi. Ce lien est représenté par un petit
cordon (le rakhi) que la sœur attache au poignet de son frère et
demande sa protection à l'occasion de ce jour particulier. C'est aussi
un cadeau à double tranchant: la fille qui souhaite éconduire un garçon
trop pressant pourra innocemment lui offrir un rakhi, ce qui obligera
le garçon à abandonner toute drague de sa "sœur". Par ailleurs le
garçon doit offrir un cadeau en retour: pour 3, 6 rakhi reçus, cela
peut devenir une ruine. Finalement, certains garçons préfèrent rester
chez eux lors du Raksha Bandhan!
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Août 8
Sa
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Une
collègue de
bureau était avec moi cette semaine. Indienne d'orgine, elle s'est
installée en France à la suite d'une mutation de son mari. Je découvre
une autre classe indienne: brahmane (la plus haute caste), elle est
logiquement végétarienne. Lorsqu'elle vivait à Delhi, elle ne se
déplaçait jamais à pied: un chauffeur a toujours été à sa disposition.
Contrairement à mes collègues de bureau à Kolkata, elle ne mange pas
avec les doigts, et pour sa famille le fait qu'elle vienne loger dans
ma maison d'hôte relève de "l'aventure". Gloups. Je me demande comment
elle a survécu au choc culturel quand elle est arrivée en France...
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Cathédral St Paul | |
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Août
9
Di
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La
place des femmes
dans la société indienne mériterait sans doute beaucoup de posts sur ce
blog. Comme partout, la femme est au centre des contradictions de la
société: le courant traditionnel voudrait qu'elle reste à la maison
avec les enfants, le courant occidental qu'elle travaille et soit
indépendante (enfin pas trop). Le sari est l'habit courant dans la rue,
mais il est boudé par les jeunes filles qui lui préfèrent le plus
commode jean-kurta. Les transports en
communs, bus, métro et trains, ont des places réservées aux femmes.
La nouvelle ministre des transports a d'ailleurs inauguré son mandat en
annonçant
de nouveaux trains réservés aux femmes. Face aux cohues matinales, les
wagons féminins sont réputés plus civilisées et calmes que leurs
versions mixtes. Dans les clubs de nuit le week-end, l'entrée est
limitée aux couples uniquement, pour éviter une trop grande
concentration de mecs relous. Ce qui du coup me pose problème car je ne
peux pas aller en boîte!
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Août 10 Lu
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Traditionnellement,
l'arrivée d'un bébé fille est moins appréciée que celle d'un fils.
Un peu comme en chine. La fille est celle qui partira de la maison, et
elle coûtera cher en dot. Le gouvernement indien a interdit la détermination prénatale du
sexe, car de nombreux états ont désormais un déficit de filles. Les
bébés ont tous le 3ème œil qui protège des mauvais esprits, et le kohl,
ce maquillage lourd qui agrandit les yeux. Moi je trouve qu'ils ont
l'air égyptiens!
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Août 11 Ma
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[sorties: 1 - les
bars du samedi] Depuis que je suis rentré en Inde, j'ai décidé de me
botter le cul pour faire des rencontres en dehors du boulot. Surtout si
mon seul ami se casse. Première action: sortir tout seul dans les bars.
Enfin surtout "le" bar, vu que je ne connais que "Someplace Else", le
bar de rock branché. Et pour rentrer la nuit, il faut s'armer de
courage et baraguiner quelques mots-clefs pour indiquer au taxi le trou
paumé où je réside. Ensuite il faut aller vers les gens pour toute
occasion. En fait c'est relativement facile, les indiens sont
spontanément aimables et désireux de discuter. Je tombe sur bien des
surprises: un indien à l'accent anglais me répond en français car il
fréquente l'Alliance Française ; un blanc se révèle être un français
étudiant de droit asiatique en Chine (!), et qui fait un tour de l'Asie
avant de s'installer à Singapour. Un indien informaticien est revenu
habiter chez ses parents pour 1 an pour s'occuper d'eux et écrire un
livre...
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|  |  Maison des écrivains | |
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Août
12 Me
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[sorties: 2 - les
concerts du vendredi] Pour trouver des occasions de sortir, un site m'a
indiqué le magazine CALCalling. Malheureusement, sa partie sortie
culturelles est tellement pauvre qu'à côté Images de Marcq parait une
source inépuisable de soirées festives. Je note des concerts de musique
classique occidentale gratuits tous les vendredis à l'Ecole de Musique
de Calcutta. Après quelques difficultés en Mai et Juillet pour y aller,
j'ai enfin pu y aller vendredi dernier. Au programme: "Œuvres
symphoniques comparées" du "Club d'Ecoute". J'arrive dans un hall avec
une scène, et là grosse surprise: toute une foule pour écouter un CD
audio.... Je me demande si c'est ça les concerts des pauvres? Je
réalise ce qu'est le Club d'Ecoute... Au final je ressors très content:
le lieu permet un temps d'écoute privilégié, un professeur fait part
d'anecdotes et commentaires sur les compositeurs. Comme en France,
c'est en rendez-vous de petits vieux, mais j'y rencontre aussi un
francophone!
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Août
13
Je
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[sorties:
3 - les spas du
dimanche] Sur Paris j'ai un groupe de potes qui font des massages.
Comme je suis en Inde, je me dis que c'est tout de même l'occasion
rêvée d'avoir un abonnement bon marché à un spa. Les prix vont du
massage des pieds (10 euros, 45min), le "cou & épaules" (10
euros,
45 min), massage suédois avec huile (35 euros, 1h). Le summum est le "Massage aux Pierres Chaudes" qui
vient des Indiens d'Amérique (70 euros, 2h).
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Bâtiment inconnu | |
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Août
15
Sa
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Le
15 Août est aussi
férié en Inde: c'est le jour d'Indépendance du pays, en 1947. Il faut
toujours se souvenir qu'en dépit d'une histoire
multimillénaire, l'Inde en tant qu'Etat moderne est très jeune.
L'Indépendance est avant tout la libération de deux siècles de
domination britannique, le raj.
Mais curieusement, tout le monde reconnaît que ce sont les britanniques
qui "créèrent" l'Inde. Par la guerre, la duperie, des alliances, ils
englobèrent différents états qui n'avaient jamais eu de
passé commun. Les livres d'Histoire de l'Inde ne peuvent pas évoquer en
même temps les royaumes du Nord et ceux du Sud. Les colonisateurs
imposèrent l'anglais comme
lingua
franca, et 62 ans après, elle est toujours la
langue commune utilisée par les élites cultivées. Le nom
même d'India,
choisit par les britanniques, ne provient d'aucune des
langues
officielles du pays. En 1861, un autre pays fut créé à partir de
royaumes longtemps indépendants: l'Italie. A l'ouverture du parlement,
un patriote, Massimo d'Azeglio observa: "Maintenant que nous avons créé
l'Italie, nous devons commencer à créer les italiens."
Cette observation est toujours d'actualité en Inde, où il existe
toujours des conflits séparatistes au Sud-Ouest ou au Nord-Est.
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Août
16
Di
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Les
indiens ne sont
pas russes: le jour de l'Indépendance, les bars ont interdiction de
vendre de l'alcool! Du coup la plupart des bars et des clubs ferment
pour l'occasion, bonjour l'ambiance. La parade militaire
commence
dès
6h et se finit à 12h! On comprend pourquoi les bars avaient fermé plus
tôt la
veille... Je n'ai pas le courage de sortir à cette heure, et de toute
façon il pleut toute la matinée: ce jour a tout
de même le mauvais goût d'être en pleine Mousson. La moitié des
magasins sont fermés, mais pas les centres commerciaux bien sûr. Dans
la rue, des enfants vendent les petits drapaux nationaux.
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Août
18
Ma
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Un
problème majeur du
pays est l'hyper-population. On ne parle même plus de
surpopulation, déjà
acquise. Le débat porte maintenant sur le
franchissement du "point de rupture"
à propos de la migration de la campagne vers les villes. Celles qui
arrivaient plus ou moins à gérer 5-8 millions d'habitants il y a 20-30
ans, se retrouvent aujourd'hui dépassées avec 12-15 millions. On peut
repérer que le point
de rupture est franchi quand les gouvernements des Etats où les villes
sont situées deviennent trop faibles pour administrer. Les
institutions publiques deviennent alors progressivement ingérables. Les
services publics deviennent dysfonctionnels (transports, cf. Avr 1, hôpitaux)
; les spéculateurs immobiliers se multiplient, engeandrant
mafia et
corruption ; les loyers deviennent inabordables, entraînant la
multiplication de ghettos. Une solution pour lutter contre ces hideuses
mégalopoles et de créer des subdivisions (nos "arrondissements") pour
retrouver des entités "gérables".
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Août
19
Me
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On
retrouve souvent
dans la rubrique "faits divers" des journaux indiens des histoires de
lynchage public. Ce ne sont pas uniquement des histoires d'habitants de
villages isolés: cela peut arriver dans les villes à côté de Kolkata.
La foule populaire est souvent prompte à faire justice elle-même, pour
des raisons religieuses (un hindou qui aura épousé une musulmane contre
l'avis de ses parents) ou sociales (un jeune qu'on a jugé
responsable d'un vol). Les affrontements politiques, et
particulièrement au Bengale Occidental dégénèrent souvent en règlements
de compte mortels. L'Etat de droit peine toujours à
s'imposer, et la lenteur d la bureaucratie de la Justice ainsi que son
haut niveau de corruption ne donnent aucune confiance aux habitants.
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Août
20 Je
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Praloy m'emmène
ce week-end dans son village: Fulia. Cela faisait longtemps
que j'attendais cela, histoire de voir un endroit moins citadin de
l'Inde. La maison de Praloy est
très grande, une villa plutôt, avec un patio au milieu (photo), et un
mini-temple à
l'entrée, avec un prêtre payé pour faire les rituels quotidiens. Cela
s'explique par le fait que c'est une famille étendue, comme chez
Debosmita (cf.
Jan 31 et Mar 28),
et que la maison sert d'usine à sari également. De toute façon sa
famille est riche. Praloy y a un "vrai" frère et 3 sœurs (=
cousines). Les femmes sont regroupées à la cuisine. Même si
les repas regroupent un grand nombre de personnes, pas besoin
de grande table,
tout le monde mange par terre. Praloy étant l'aîné et travaillant à la
ville, il a une grande autorité morale: plus que sa mère, il va
s'occuper des devoirs
scolaires de sa sœur le week-end quand il revient.
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Août
21 Ve
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Le petit village de Fulia fait également la fierté de Praloy car il est
le lieu historique de naissance du poète Krittibas Ojha. Son rôle est
capital pour l'histoire de la langue bengalaise: tel Saint Jérôme
traduisant la Bible en latin, il traduisit au milieu du XVème siècle le
Ramanaya en bengalais. Plus qu'une traduction, ce véritable chef
d'œuvre littéraire exerça une influence considérable à son époque et
fut une référence pour les siècles suivants. De façon typiquement
indienne, le village abrite l'arbre même sous lequel le poète
s'asseyait pour écrire, il y a 700 ans! Un arbre majestueux et
magnifique il faut dire, qui vaut le détour à lui seul. Le
mini-musée
local ne propose que des reproductions, les feuilles
d'arbre-manuscrits réputés de la main même du poète étant dispersées
dans les universités du pays, ainsi que dans
les bibliothèques occidentales, à la suite des pillages des
colonisateurs. Une partie est dans la Bibliothèque nationale de France!
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Août
22 Sa
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La route qui
part du
village est une route nationale express. Même si on sort de Kokata, il
n'y a pas vraiment de démarcations
entre la ville et la campagne, il y a toujours des habitations sur le
long de la voie. Et comme d'habitude, la route est pleine de monde,
des vélos, des bus, des piétons, etc. Moins de vaches, c'est déjà ça.
La route est bien goudronnée, mieux que dans le village. D'ailleurs
elles étaient tellement pourries que nous avons
crevé et avons dû nous arrêter dans la station service la plus proche.
Qui ressemble plus à une cabane de Robinson qu'à autre
chose...Evidemment ils ne délivrent pas d'essence.
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Août
25 Ma
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Après le village,
nous faisons une escale à ISKCON Mayapur. Vous vous souvenez de Delhi
(cf. Mai 15)? ISKCON = secte Hare Krishna ; Mayapur en est le quartier
général mondial. Elle est très respectée ici, mes collègues de bureau se réjouissent tous que j'y aille. On
me raconte que c'est un endroit idéal pour passer quelques jours au
calme en profitant de la spiritualité du lieu. Je découvre un lieu à l'ambiance
identique qu'à Delhi: un vaste complexe avec lac et nourriture, des
bâtiments qui ont un air neuf qui fait penser à Disneyland, et
d'ailleurs il y a même un éléphant pour les enfants. Dans les temples, de grandes statues de dieux sont adorées par une foule en délire qui répète à l'infini les 3 mots du mantra: "Hare Krishna, Hare Krishna, Hare Rama",
etc. Un calme tout à fait relatif selon moi. Praloy me dit qu'il est toujours frappé par le nombre de
blancs étrangers dans le centre. Bref avec tout ça moi je ne suis
toujours pas convaincu de me convertir.
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Août
28 Ve
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J'ai déjà fait quelques posts sur la "rue" indienne (cf. Fév 7, Fév 17, Apr 25).
C'est tout de même quelque chose de fascinant. Un mélange de ville et
de campagne. Dans ces photos on est dans la banlieue de Kolkata.
Au détour d'une rue, on arrive facilement à un espace en jachère
envahi par la végétation. Et on peut toujours voir des gens aller à la
pompe, comme en France il y a quelques années je suppose. Et
toujours ces petites boutiques bien sûr, faites avec trois tôles. De
toute façon le climat fait qu'on peut dormir dehors sans problème,
c'est même plus agréable que durant la journée.
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Août
30 Di
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Comme en France
nous avons les 10% d'investissement culturel lors de la
construction d'un bâtiment, les indiens font attention à avoir un
mobilier urbain un
original pour donner vie à ces autoroutes suspendues (ponts aériens) qui se
construisent partout en même temps, tandis que les sols sont perforés
par les nouvelles lignes de métro. Un mobilier ecclectique, à l'image
du pays. J'ai pris ces petites colonnes, de source occidentale, mais
décorées de façon typiquement indienne avec plein de fleurs.
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Août 31 Lu
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Samedi j'ai assisté à un spectacle de danse kathak
(au passage tous ces événements sont gratuits, c'est fantastique
l'Inde), une des 7 danses classiques d'Inde. C'est une danse pure
et narrative, dans laquelle un danseur unique va mimer une histoire: les conteurs (kathakara) étaient attachés aux temples dans l'Inde du Nord, où naquit Krishna. Les textes sacrés, le Ramayana ou la Bhagavad-Gita,
étaient chantés et mimés pour être transmis à un public illettré. Le
danseur est habillé de 300 grelots aux chevilles, et après une
explication du texte qu'il va illustrer, les passages de danse pure et
narrative alternent, et les mouvements circulaires des mains et des
poignets confèrent à cet art un style caractéristique. Le kathak est
également caractérisé par des mouvements de pirouettes et différentes
postures dites "statuesques".
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Sept
1
Ma
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Depuis
mon arrivée en
Inde, j'étais frustré de ne pas avoir une vie nocturne aussi riche qu'à
Paris. Du moins il semblait que mes collègues de bureau ne faisaient
que très exceptionnellement une sortie en bar. Et quand aux boîtes, il
faut avoir une fille pour y entrer. Je me suis bougé depuis Août. Il
s'avère en fait qu'il y a un vrai fossé financier dans les lieux
"branchés". Dans les bars, le coca est à 100 roupies, la bière à 300.
Les entrées en boîte vont de 300 à 500, voire 1000 roupies! C'est
raisonnable pour moi (100 roupies = 1,5 €) mais c'est une soirée chère
pour la classe moyenne (un sandwich = 100 roupies). Comme à Paris,
sortir c'est la ruine! Dans les clubs, la
musique vient des blockbusters Bollywoodiens, mais en gros c'est un
boum-boum comme dans la musique américaine, aucune différence. Cela
fait bizarre tout de même de ne pas entendre de musique américaine!
Autre changement majeur: que des mecs! La société étant nettement plus
conservatrice pour les filles, on se croirait dans une boîte gaie.
Enfin surtout ne pas sortir en kurta
ou sari,
la tenue du d'jeuns est le jeans/T-shirt occidental.
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Dakshi -neshwar (cf. Apr 23)
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Sept
2
Me
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Il
n'est pas possible
de trouver une bonne carte de Kolkata. Celles disponible pour les
touristes sont à 1:25000 (cf. photo), ce qui ne donne que les grandes
artères. Pour
trouver quelque chose il n'y a que Google (très efficace). De toute
façon les noms des rues ne sont pas indiquées dans les intersections
comme chez nous, mais sont notées de façon aléatoire sur les devantures
des magasins. Pour se retrouver on fonctionne comme dans un village,
par point de repère: "c'est à côté du temple Birla", "c'est près de
l'hôtel Park"
etc. Cela fait 4 semaines que je prends le taxi à 1h du
matin pour rentrer à la maison d'hôte, mais je n'ai jamais donné
d'adresse au chauffeur! Je doute qu'il y ait un nom de rue d'ailleurs.
J'indique que
c'est "sur la route de..." et je stoppe quand on passe devant.
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Sept
3
Me
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Pour
rajouter à la confusion sur les rues de Kolkata, les rues principales
ont toutes été renommées dans la foulée du
changement de nom de la ville
(Calcutta => Kolkata) en 2001. Pour les indiens, ce processus de "indianisation"
des noms des anciennes grandes villes de l'Empire Britannique est une
façon de se réapproprier leur passé (Madras => Chennei, Bombay =>
Mumbai). C'est particulièrement vrai pour Kolkata, ville entièrement
créée par et pour les colonisateurs, et qui donc doit prouver son "indianité". Malheureusement comme souvent cela se fait de façon cahotique: sur Google il y a les nouveaux
noms
de rue, mais sur les devantures de magasins et dans la rue tout le
monde utilise les anciens noms! Même sur les nouveaux plans utilisent les anciens noms... Et
depuis le changement de parti au pouvoir, il y a un projet de changer
les noms de toutes les stations de métro!
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pont Vive- kananda | |
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Sept
7 Lu
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Les indiens ont
un rapport passionnel avec leurs politiciens. Plus encore que des
meneurs d'hommes, les hommes de pouvoir sont adulés par une partie de
la population, en particulier les pauvres. L'image absolue est
"Mahatma" Gandhi (le "Grand"), véritable héros national libérateur du
pays, dont le nom même a permis à une famille unique de dominer la vie
politique des 60 dernières années (cf. Avr 4, Mai 18). Indira Gandhi
avait poussé l'adulation de la personne à la limite. Ces figures sont
omniprésentes: outre les statues et écoles, les programmes sociaux ou
de charité sont aussi baptisés de leurs noms. Jeudi dernier un
important chef du Congrès est mort d'un accident d'hélicoptère (mode de
transport des politiciens, les routes étant mauvaises et notoirement
congestionnées). Et bien on en est au 133e mort par désespoir de ses
partisans! Crises cardiaques et suicides s'enchaînent, certains paysans
redoutant aussi la fin des fonds subventionnés lancés par le politicien
adulé. |
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Sept 8 Ma
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je suis rentré chez moi, et l'ordinateur était de nouveau mort. Cette
fois ce sont des touches qui ne répondent plus (plus de "f" ou de "d").
Manque de pot, mon mot de passe contient un "d", aussi je ne peux plus
me logguer dans l'ordinateur. Retour à la case réparateur alors. En
général en Inde il faut savoir être patient. Mais depuis le début de
l'année j'ai du réinstaller mon ordinateur de travail 5 fois à cause de
problèmes de réseau, j'ai eu 1 crash de disque dur, 1 carte mère
grillée, et 1 lecteur DVD grillé. Le tout sur 3 portables. En cette
période de mousson où l'humidité monte à 90%, cela ne doit pas aider
non plus. Outre le fait que je ne suis pas chanceux sur 2009, je me dis
que paradoxalement le pays n'est pas vraiment idéal pour les matériels
informatiques. |
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Sept
10 Je
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Jusqu'à présent
la Mousson ne représentait pas grand chose de terrible (cf. Août 3). En
fait c'est plutôt le contraire: toute la classe politique s'inquiète
d'une sécheresse mauvaise pour les récoltes. Mais depuis samedi dernier
la déesse de la pluie semble se rattraper: il pleut depuis samedi
non-stop. Enfin les inondations apparaissent. Pour l'instant cela a
surtout fait foirer ma sortie en boîte du samedi soir, mais aussi les
10 min de voiture se transforment en 30 min de bouchons. On en parle même dans les gratuits français! (Lille Plus) |
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Sept
11 Ve
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Voici un petit aperçu de cuisine d'Inde du Sud: le uttapam.
Cette petite préparation est la "pizza" des indiens. On y retrouve
d'ailleurs des ingrédients communs comme la tomate et des oignons, et
bien sûr plein de piments. Les ingrédients ne sont pas cuits sur la pâte, mais dans
la pâte, à laquelle ils sont directement incorporés. Pour le reste, on
mange le uttapam avec des sauces, le sambar (des légumes aux piments) ou
le chutnay (sauce de piment, mais ici un sauce à la noix de coco). De toute façon c'est toujours pimenté. |
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Sept
12 Sa
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Un autre plat
de cuisine du Sud est la fameuse dosa. Celle-ci est la "crêpe" des
indiens. Et ça ressemble vraiment à une crêpe d'ailleurs. Elle est à
base de riz bien sûr, et est fournée avec moult sauces chutney et
sambar. On en trouve fourrées aux pommes de terres (masala dosa) ou oignons (onion dosa) ou rien (plain dosa). Comme j'aime bien partager, je vous passe une recette d'une française. J'attends vos photos! |
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Sept
14 Lu
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Comme je l'ai
déjà dit, l'Inde du Nord est connue pour ses desserts.
La plupart sont fait avec du fromage blanc sucré (comme les fameux
rossogolla ou gulab jamun (cf. Mar 2),
d'autres sont fait à base de farine, comme-ceux présentés ci-contre.
Après moult débats internes, ceux-ci sont des versions de Goja, des spécialités de Puri dans la région de Orissa (juste en dessous du Bengale). Encore une recette à tester! |
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Sept 16 Me
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Il existe quatre
temples Jaïn à Calcutta. Ce qui est curieux c'est qu'ils sont tous collés au
même endroit. Sans doute pour donner du choix aux croyants. Si
vous vous souvenez, le jaïnisme
est proche du bouddhisme (cf. Mai 17). L'un est consacré au 10e "sage" (le Pareshnath) et l'autre au 23e sage (sur 24). Un
des temples est caractérisé par un kitsch absolu, avec des murs en
miroirs kaléidoscopes. Un autre a un côté pagode thaïlandaise. Les
temples très anciens bénéficient de couleurs pimpantes, les jaïnas
n'ayant pas l'air d'aimer le côté vieillot.
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Sept 17 Je
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Aujourd'hui c'est Viswakarma puja
! Architecte de l'Univers et dieu tutélaire des ouvriers, c'est donc le
dieu du BTP par excellence (Bouygues devrait en avoir un chez
soi). Mais son rayon d'action est encore plus vaste: il couvre toutes
les machines. Ainsi, il est adoré par tout le monde car il est le
protecteur des voitures. En ville, on pourra voir les taxis
décorés de belles guirlandes, et d'ailleurs ce matin le chauffeur m'offrait
en partage le gâteau sacré qui va bien. Au sous-sol de l'immeuble du
travail les croyants ont dressé cette belle statue du dieu. Il tient
dans ses 4 mains un pot à eau, un livre, un nœud coulant et des outils.
Ici il y a aussi un cerf-volant vert car c'est un dieu qui aime jouer
avec. Au pied du dieu, les offrandes (gâteaux, fleurs) déposées par le
prêtre.
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Sept 18 Ve
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Aujourd'hui c'est Mahalaya, le début du compte à rebours avant Durga Puja (cf. sept 9). La
déesse suprême ne descend sur terre que durant quatre jours, mais
sept jours auparavant les dieux et les déesses commencent à se préparer
pour la fête. Le jour commémore le moment où Durga a reçu l'assignation
de tuer les démons. Un programme radio très fameux de 1930 est
rediffusé en boucle à cette occasion: c'est un mantra chanté accompagné de chants religieux pour louer la déesse.
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Sept 19 Sa
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Suivant la tradition ancienne, Shiva est adoré sous trois formes : Shiva lingam (cf. Mai 24), Ardhanarisvara (cf. Mai 23), et Natâraja. C'est le
dieu Shiva en tant que danseur cosmique (les tintinophiles se rappelleront ici des Cigares du pharaon). Pour les hindous, la danse est plus ancienne que le monde lui-même car
c’est précisément en dansant que Shiva créa le
cosmos et notre Âge, en prenant cette posture au moment de la création,
posant le pied droit sur la tête du démon primordial et le tue. Sa chevelure se déploie
sauvagement tandis qu’il danse, transporté par le rythme du petit
tambour qu’il tient dans la plus haute de ses mains droites. Ce rythme
est la pulsation du cosmos (mâyâ)
qui naît à la vie grâce à l’action bénéfique de la danse créatrice, en
créant, à chaque battement, l’air, le feu, l’eau et la terre, et
réveillant ainsi la vie ; mais c’est de cette même danse que jaillira
l’étincelle qui détruira le monde. Le moment de la création du cosmos
est donc associé à sa destruction simultanée, symbolisée par les
flammes qui bordent le cercle et la flamme unique que le Dieu tient
dans sa main gauche supérieure.
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Sept
20 Di
| La vie gaie en
Inde est encore largement invisible. Son expression publique et
culturelle débute à peine. Les Gay Pride
n'ont vraiment démarré qu'en
2008 seulement (avec des prémices à Calcutta de 2001 à 2003), dans les
mégalopoles jeunes et dynamiques de Delhi, Bangalore, Bombay. Le
mouvement commence à se localiser (descendre vers les moyennes villes)
mais reste largement confidentiel. Delhi vient de se doter d'un
festival de films LGBT, comme dans la plupart des grandes villes
européennes et
américaines. Au niveau national, Bollywood reste aussi très prudent, un
film sur des lesbiennes, Fire
(2006), ayant provoqué débordements et violences par les extrémistes
hindous. Depuis quelques années, il y a quelques films par an, dont
certains comme My brother... Nikhil (2005) abordent même le thème de la séropositivité. |
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Sept 21 Lu
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Aujourd'hui c'est l'Aïd el-Fitr,
le jour de la fin du ramadan. Les calendriers des fêtes
religieuses musulmanes et hindoues se croisent ces temps-ci. C'est
un jour férié en Inde, mais comme souvent dans ce pays, il n'y a pas de
règle absolue: beaucoup de magasins seront fériés, d'autres ouverts.
Les fameux "arabes" du coin seront fermés, les grandes entreprises
aussi mais pas forcément d'autres, d'autant plus que les entreprises
ont tendance à ne pas embaucher de musulmans si la majorité des
employés est hindous. La communauté musulmane est très nombreuse à
Calcutta (45%) mais reste largement invisible dans les médias et aussi
parmi les politiciens. On peut en deviner l'importance par le nombre de
mosquées dans la ville.
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Sept
22 Ma
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rencontré un jeune étudiant en lettres, représentant à l'étranger des homos indiens, et réalisateur amateur de deux
courts-métrages sur l'homosexualité, Crimson (8', 2008) et Azure
(10', 2009). Ceux-ci portent un regard sur la difficulté d'assumer ses
penchants ou de simplement s'accepter soi-même. Sans être des œuvres
impérissables, ces courts restent exceptionnels car la réalisation de
courts sur ce sujet reste très rare en Inde. Ces courts ont pu
profiter
de l'émergence des tout nouveaux festivals de films queer de Dehli et de Calcutta, et ont été archivés par la bibliothèque rose de l'Ouest de l'Ontario. |
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Sept
27 Di
| On croit réellement au "troisième sexe" en Inde: c'est une caste à part nommée les hijras.
Ce sont des hommes travestis en femmes, dont une partie a subie une
émasculation. Elles seraient environ un million aujourd'hui. Leur origine
remonte au temps des maharajas (IXe s.), et ils ont acquis un statut
particulier dans la société indienne, la coutume leur conférant des
pouvoirs de fertilité (on les invite aux mariages) mais aussi de jeter
le mauvais œil (on les traite donc avec respect). Cette population est
désormais stigmatisée car elle ne rentre plus dans les normes de l'Inde
moderne et occidentale: Ci-contre une affiche pour promouvoir le
respect de l'association MANAS Bangla. |
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"La prise de conscience nous procure la sécurité" | |
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Sept 29 Ma
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Les idoles présentent moins
de diversité, dévotion oblige. La représentation canonique est une
scène ambivalente, à la fois guerrière et familiale: on voit en même
temps la déesse armée face au démon, mais aussi la mère au visage
aimant entourée de
ses enfants: à gauche, Ganesh
(à tête d'éléphant), dieu du Savoir et de la Vertu. Il favorise les bonnes affaires ; son animal est le rat (par ailleurs à côté se trouve parfois une branche de bannanier encapuchonné dans un sari: c'est normal, c'est sa femme!) ; - puis Lakshmi, déesse de la Beauté et de
la Prospérité ; son animal est la chouette ;
- au centre règne la toute-puissante Durga pourfendant de son trident le roi-démon ; le combat jouant sur les
métamorphoses, elle a comme monture un lion pour attaquer le démon
transformé en buffle ;
- à sa droite Saraswati, déesse de la connaissance (cf. Jan 31) ; son animal est le cygne;
- enfin Kartik, dieu de la beauté ; son animal est le paon.
Le grand absent de la famille est le papa, Lord Shiva. Mais en fait il est toujours présent en image au dessus du groupe. Tel un Où est Charlie? il faut savoir le retrouver! |
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oct 2 Ve
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Mais qui est la puissante Durga, la Tueuse de démons, la Buffy
hindoue? La mythologie hindoue nous explique l'histoire de la cruauté
du terrible roi-démon Mahisasura à l'égard des dieux. Excédés par sa
tyrannie, les dieux implorèrent Vishnu d'anéantir le démon. La Sainte
Trinité hindoue composée de Brahma, Vishnu et Shiva
fusionna alors pour donner forme à un avatar féminin surpuissant doté
de dix bras: la déesse Durga, la Mère de l'Univers qui personnifie la
source primitive de tout pouvoir. Les dieux accordèrent alors à la
création Suprême leurs dons et leurs armes. Ainsi armée comme une
guerrière la déesse enfourcha un lion pour combattre Mahisasura. Né
d'un roi-démon et d'un buffalo (un cousin du Minautore quoi), le démon
pouvait passer d'une forme humaine à une forme animale à volonté. Après
un féroce combat, la déesse transperça le démon avec son trident.
Les cieux et la terre se réjouirent de sa victoire, celle du Bien
contre le Mal. Il
faut bien comprendre cependant au-delà de la légende, que les dieux
hindous sont fondamentalement liés les uns aux autres, les idoles étant
juste un medium local qui permet d'adorer l'Absolu. Ma Durga est avant tout la «
Déesse Mère », la Vénus préhistorique. Elle est une autre forme de Parvati, la femme de Shiva ; une autre forme de Kali, la déesse destructrice d'univers ; une autre forme de Vaishno enfin (cf. Avr 29). Allez encore quelques pandals pour finir:
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oct 4 Di
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Au centre commercial, on trouve une Durga
particulière: la déesse est seule dans un lotus. Les hindous n'ont pas
de culte figé pour l'adoration des idoles: le même dieu est adoré
sous plusieurs formes du Nord au Sud de l'Inde (cf. les 3 formes de
Shiva, sept 19). Durga possède 9 formes, qui sont autant d'aspects de la Déesse-Mère. Celle-ci est appelée Maha Gauri, ce qui veut dire (peau) «
très blanche », car elle a été "lavée" par l'eau du Gange. Elle est parée de blanc, et elle porte un trident. |
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oct 5 Lu
| A côté des
rituels plus ou moins complexes liés au culte des idoles, les indiens
sont aussi attachés à tout un tas de superstitions et de grigris. La
croyance en le pouvoir des pierres précieuses est très populaire (et
permet d'allier bonne chance et élégance). Attention,
chaque pierre apporte une protection spécifique. Les hommes en
particulier adorent avoir des bagues au doigt, mariés ou non! Un autre
aspect est le tilak, le "3e"
œil, un autre est encore des grigris, mais en collier. Notre spécimen
ci-contre a au moins 1/2 kilo de collier autour du cou. A l'avant-bras
droit, des racines d'arbre assurent sa bonne santé, et au poignet droit
des bracelets de cordelette rouge provenant des temples hindous. |
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oct 6 Ma
| Tant dans le culte et la représentation du divin, les hindous sont épris de fleurs.
Le nom même du rituel de culte hindou, puja, peut être traduit comme «
l'acte de fleurs ». L'idole, ou l'image de la divinité dans le temple
et la maison est décorée avec des guirlandes de fleurs et de feuilles. Les
fleurs sont également placés dans les pieds de la divinité et l'idole
est également arrosée d'une pluie de fleurs. Les fleurs utilisées dans
un puja hindoue sont classés en Sattva (Bonté ; Lotus Blanc, Jasmin), Rajas (Passion ; Lotus rouge, Hibiscus) et Tamas
(Ténèbres; Cotton, Ketaki). Il va sans dire que les fleurs de la
dernière catégorie ne sont pas utilisées. L'usage des fleurs se trouve
aussi dans les cérémonies profanes, les mariés s'échangeant une
guirlande de fleurs (cf. Fév 13)
ou les artistes recevant des fleurs à la fin du concert. La ville
de Calcutta est réputée pour son marché aux fleurs aux mille couleurs,
où dominent les teintes jaunes et oranges, couleurs du sacré. |
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