Le Baroque France - Classicisme
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France - Classicisme

     Alors que l'Italie du début du XVIIème siècle entre dans le Baroque, en France Louis XIV (1638-1715) va imposer le classicisme, qui tente de recréer l'art classique de la Grèce et de la Rome antique.

 

1630-38, Jacques Blanchard (attribué à, 1600-1638)

Blanchard [jpg, 8 ko]
Persée délivrant Andromède
Huile sur Toile, 0,5 x 0,5 m
Dijon, Musée Magnin (F)

     Ce peintre est issu d'une famille d'artistes, son frère Jean étant aussi peintre, et son fils Gabriel sera peintre de Louis XIV. Il apprit son métier avec son oncle maternel à Lyon, puis partit pour Rome avec son frère en 1624. Il y resta deux ans, puis passa deux ans à Venise, où il forma son style, influencé par les riches couleurs du Titien et les lumières limpides de Véronèse.

     Son style oscille dès lors entre la délicatesse du dessin de l'Ecole Bolognaise et les couleurs chaudes et sensuelles de l'Ecole Vénitienne. La douceur de ses sentiments en font plus un peintre du XVIIIème que du XVIIème. Il joua un rôle majeur dans la peinture française des années 1630.

     Expérimentant une positions très inhabituelle de la Princesse, Blanchard sait magnifiquement jouer du contraste entre la belle et les deux autres protagonistes. Son Monstre tient de Cavaliere d'Arpino pour la bouche et du Titien pour la queue, mais son Pégase fonçant tête en avant semble extrait de Mazzucchelli : à l'évidence le peintre connait ses classiques...

Source de l'image :
                 • Agence Photographique de la Réunion des Musées Nationaux http://www.photo.rmn.fr
Source du commentaire :
                 • Web Gallery of Art http://www.kfki.hu/~arthp/bio/b/blanchar/biograph.html
                 • Artnet                      http://www.artnet.com/library/00/0091/T009146.asp

 

Le classicisme du Grand Siècle

1679, Pierre Mignard (1612-1695)

Tapisserie [jpg, 15 304 octets]
Le roi Céphée et la reine Cassiopée
remercient Persée d'avoir délivré
leur fille
Andromède
Huile sur Toile, 1,5 x 1,98 m
Paris, Musée du Louvre.
     La scène illustrée est un hapax, c'est à dire unique en son genre : les remerciements des royaux parents au Héros. La représentation qu'en fait Mignard reste très vivante est fort bien réalisée :
  • A gauche, la foule pleure encore pour le sacrifice ou crie au miracle, tandis que les royaux parents remercient bassement le héros.
  • Au centre Persée et Pégase.
  • A droite, Andromède est d'une réalisation exquise (c'est Catherine Mignard, sa fille). Délivrée par des petits amours, elle n'a déjà plus d'yeux que pour son héros.

     La source du tableau est bien établie : il s'agit sans doute de la fresque d'Annibale Carracci, qui utilisait déjà une composition tripartite (dont Andromède était le centre). Mignard a copié des personnages de la foule, comme la dame levant les bras, et surtout la pose de la Princesse.

     On peut trouver une raison bien plus politique pour la réalisation de ce sujet : alors que Louis XIV a pu maintenir son trône contre la Fronde (rébellion des nobles contre le pouvoir royal de plus en plus élevé) grâce à de vaillants nobles comme le Grand Condé, le souverain se montre maintenant peu prévenant envers le héros d'autrefois et garde des soupçons sur le noble (qui l'a trahi un temps). Ce tableau, dans cette optique, rappelle au roi tout ce qu'il doit au Grand Condé et l'encourage à être moins ingrat.

Source des notes :   l'excellente analyse détaillée de l'œuvre de J-L Boyer : Le peintre, le roi, le héros, l'Andromède de Pierre Mignard, éditions du Louvre, 1992.

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Updated : 17/08/01 Copyright © A.Matthieu : a_matthieu@yahoo.fr
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