Saraceni vécut à Rome la majeure partie de sa vie (de 1600 à 1619), où il fut reconnu en étant accepté en 1607 dans l'Académie de Saint-Luc. Il fut influencé par le naturalisme du Caravaggio au début de sa période romaine, peignant de petites figures lumineuses dans des paysages. Son style est très poétique et délicat, montrant une passion pour la couleur et le ton. Ses huiles sur cuivre, une technique prisée dans le Nord, devinrent une source importante pour l'échange des motifs picturaux entre l'Italie et le Nord, grâce à leur facilité de transport et leur durabilité. Son goût des turbans et de la draperie peut avoir influencé les artistes hollandais à Rome, et par eux Rembrandt.

     Cette toile de petite dimension constitue une sorte d'aboutissement des toiles titianesques comme le pouvaient continuer il Cavaliere d'Arpino. Reprenant le clair-obscur que venait d'inventer le Caravaggio, le corps semble réellement sculpté dans l'ivoire tant le contraste avec la masse sombre du rocher est fort. Le visage est à profil perdu et regarde le monstre avec effroi, tandis que l'on peut noter une inflexion néo-antique de l'attitude du corps féminin.

     Il est l'un des principaux peintres de Lombardie (Vérone, Milan) du début du XVIIème siècle. Comme beaucoup de ses contemporains, il fut profondément affecté par la piété et le mysticisme de l'enseignement de St Carlo Borromeo, même si ses œuvres se distinguent par un plus grand classicisme, dû à sa formation à Rome. Il est plus célèbre pour ses œuvres religieuses, mais ses réalisations les plus réussies sont de larges fresques décoratives pour les sacrimonti à Varallo et Varese.

     Le peintre reprend la composition titianesque classique, mais rapproche encore les protagonistes (une tendance apparue dès le Cavalier d'Arpin), pour donner une importance inédite à Pégase, qui est au centre de la toile et semble faire corps avec le Héros. Ainsi la diagonale du l'épée est prolongée par la tête du cheval pour frapper la tête du Monstre. La présence du Héros est mise en valeur par le "V" formé par les ailes de Pégase, ainsi que par la masse sombre de son bouclier qui constraste fortement avec la tunique rouge.

     Andromède est donc plus une spectatrice de la geste de Persée que véritable sujet de la toile. Son corps est mis en valeur par le désormais classique rocher-écrin, tandis que la carnation est soulignée par le contraste clair-obscure. Plus originaux, ses bras croisés sont une innovation qui ne sera pas suivie.

c. 1650, artiste anonyme de Trapani

     Trapani est une petite île de Sicile qui se spécialisé dans la production d'objets en corail, en suivant les mouvements de l'art. Les techniques précises furent développées au XVIIème siècle, où il était courant de fabriquer de menus accessoires (boîte à bijoux, coffrets). Au XVIIIème siècle, la production suivit le Baroque tardif, et l'île continua d'exporter ses coraux jusqu'au milieu du XIXème siècle.