France - Baroque
1678-84, Pierre Puget (1620-1694)
Andromède marbre de Carrare, h. 3,20 m, l. 1,06 m. Paris, Musée du Louvre |
A 59 ans, le sculpteur envoie ce haut-relief pour orner le tapis vert du château de Versailles. En effet le sujet se prête volontiers aux promenades galantes, ainsi une fontaine d'Andromède orne la copie espagnole de Versailles. Le groupe fut installé en grande pompe dans les jardins avec le Roi Louis XIV, mais cette statue baroque dans le Versailles classique avait de nombreux détracteurs : on reprochait, à juste titre, la petitessse de la Princesse, Persée paraissant un géant à côté de cette femme-enfant. Le sculpteur s'en défendit en disant qu'elle était "plus grande que la plus grande dame de Versailles". En tout état de cause, la statue fut finalement retirée du palais. Puget souligne une autre vision du mythe par sa statue : il s'intéresse moins à l'action romanesque qu'à un drame héroïque où domine la victoire sur un horrible trépas. De fait, Persée a toute son attention portée sur un idéal supérieur, tandis qu'il ne remarque pas la beauté qu'il a délivrée. De la même façon, Andromède sans sourire ne le regarde pas (elle peut faire songer à l'Andromède de Johannes Takanen, qui ne paraît se soucier que de sa beauté présente et non du danger auquel elle est exposée) ; et le petit Amour triste se traîne à ses pieds et semble l'implorer. Et bien c'est gai !! |
Pour en savoir plus : Léon Lagrange, Pierre Puget, Ed. J. Laffitte, 1994.
1723, François Lemoyne (1688-1737)
Persée et Andromède Huile sur toile, 1,83 x 1,5 m Londres, Wallace Collection |
Encore une uvre très maniériste, cette fois due a un artiste français. Les sources de la toile sont faciles à établir; car elle provient directement de la toile de Véronèse, dont la toile était exposée continûment depuis son importation en France. Il fut le maître de Boucher et de Natoire, lequel peindra aussi une copie de Véronèse. Entre les deux toiles cependant on distingue un changement dans le dessin : le peintre n'a pas voulu reprendre l'audacieuse figure hélicoïdale mais a opté pour une figure plus simple à voir, tandis que la Princesse paraît un tout petit peu plus désespérée que dans l'uvre originale. Tout est mouvement : on arrive définitivement dans la fin du classique. |
1724-28, René Frémin (1672-1744)
La fontaine d'Andromède René Fremin (projet de Le Brun) plomb Résidence de la Granja, San Ildefonso (Madrid), Espagne |
La Résidence de la Granja est l'illustration parfaite du classicisme français à l'étranger : cette résidence de Philippe V d'Espagne est un mini-Versailles, et fut réalisée de 1721 à 1742 par des sculpteurs français, alors que le classique se finissait en France. La fontaine qui nous intéresse se situe au fond du parc. Réalisée par Frémin, elle est en fait exécutée d'après un dessin de Charles Le Brun (1619-1690), Premier Peintre du Roi, et sculpteur chargé de coordonner les travaux à Versailles : un maître ! On peut rapidement analyser la statue :
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Source du commentaire : Thèse de Jeanne Digard, Les Jardins de la Granja, 1933, Librairies E.Leroux (fond de Lille III).
1700-1760, Louis le Jeune de Silvestre (1675-1760)
Louis fait partie d'une importante famille d'artistes ! Son père, Israël Silvestre (1621-1691) est un peintre et graveur, tandis que ses frères et sur Charles-François (1667-1738), Louis l'Aîné (1669-1740), Alexandre (né 1672), Louis le Jeune et Suzanne (1694-1738) sont des peintres et des graveurs. Il est de plus remarquable que cette dernière ait épousé le sculpteur Jean-Baptiste Lemoyne l'Aîné, lui-même sculpteur d'une Andromède ! D'abord apprenti de son père, il étudiera ensuite avec Charles Le Brun (1619-1690), Premier Peintre du Roi. Manquant le fameux Prix de Rome en 1694, il partit néanmoins en Italie, à Rome, Venise et Piedmont. A son retour en 1702 il fut reçu à l'Académie Royale et entama une brillante carrière de professeur (1706) et de commissions pour Versailles, Notre-Dame, etc. Cette toile présente la composition titianesque traditionnelle, Persée étant monté sur Pégase mais n'occupe pas cette fois le haut du tableau. Le Monstre est une reprise de la version de Véronèse à Venise. Guère de grande originalité pour ce tableau maniériste par les drapés du Héros et baroque dans son clair-obscur.. Source du commentaire : |
Perseus und Andromeda 1 x 0,70 m Postdam, Château Sans-Souci |
Updated : 10/08/01 | Copyright © A.Matthieu : a_matthieu@yahoo.fr | |
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