Antiquité Pompei
Vases à fond noir   Bas-relief

Les Villes du Vésuve (79 ap. J.-C.)

     Au pied du Vésuve se trouvaient de nombreuses villes plaisancières de Campanie qui disparurent toutes lors de l'éruption de la célèbre montagne : Pompéi est la plus célèbre d'entre elles, mais il faut se souvenir de Boscotrecase et de Herculaneum. Pompéi fut fondée au VIème siècle av. J.-C., colonie romaine en 89 av. J.-C., elle devint le lieu de plaisance de riches Romains. Ensevelie avec ses habitants sous une épaisse couche de cendres lors de l'éruption du Vésuve en 79, elle a été redécouverte et fouillée à partir du 1748, provoquant un regain d'intérêt pour l'Antique. Temples, édifices civils, quartiers d'habitation, demeures patriciennes, ainsi que de nombreuses peintures murales en font une des plus saisissantes évocation de l'Antiquité.

 

Des fresques grecques

Position de la fresque murale dans la Maison des Dioscures     Le mythe nous apparaît plusieurs fois dans les maisons de pompéï comme élément de décoration d'intérieur, comme ce sera le cas pour la boiserie de Vasari, qui servira de décoration d'une armoire refermant une collection de coquillages. La multiplicité des décorations indique bien que le sujet est alors très en vogue dans le monde romain.

     Le thème se trouve aussi bien en peinture murale qu'en groupe statuaire ou en pièces de monnaie, ce qui nous permet d'affirmer que ce sont toutes les copies d'un modèle grec, probablement une œuvre du célèbre peintre attique Nikias de la seconde moitié du quatrième siècle avant J.-C. La composition lui revient donc, utlisant des rochers pour faciliter le contraste entre les personnages : Andromède est lumineuse sur un fond rocailleux noir, Persée est sombre sur un fond aérien et marin. Le fond sépare les personnages, encastrant la Princesse et laissant un espace vide pour Persée. Le succès de cette composition fut tel qu'il fut encore repris dans un bas-relief du Capitole, et encore par un peintre Néoclassique du XVIIIème siècle !

 

Les différents styles romains

     Dans les peintures murales, les éléments principaux du paysage sont les mêmes, mais les accessoires varient considérablement. Ceci peut en fait être expliqué par le développement de la peinture en Italie : on peut en effet y distinguer trois styles :

Tous les chef-d'œuvres furent copiés dans les trois styles : et non seulement chaque style infusa sa propre nature dans chacune des copies, mais de plus pris la liberté d'altérer, de modifier les œuvres. Une grande part fut accordée aux exigences décoratives de l'époque : le style classique aimait les images avec beaucoup d'espace et de petites figures.

 

Style Classique

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Pompéi
Maison du prêtre Amandus
Musée National de Naples

Pompéï [jpg, 30 ko]
détail
     Ce style préférait les fresques avec beaucoup d'espace et de petites figures. Aussi élargissait-il les modèles classiques et rajoutait des personnages secondaires dans le premier plan. Le mythe est ici illustré comme un cycle :
  • à gauche Persée volant au secours de la Belle grâce aux sandales ailées d'Hermès.
  • au centre Andromède est une figure isolée dans le rocher, le décor imposant dans lequel elle est noyée symbolisant bien son lourd destin. A ses pieds la figure féminine qui se lamente pourrait bien être la Reine Cassiopée.
  • Le dénouement est représenté à droite, où Persée est félicité par le Roi Céphée.
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Fresque probablement faite
par des artistes de Rome,
Fin du Premier Siècle ap. J.-C.
Boscotrecase,
New York, Metropolitan Museum

Une image similaire est
disponible à
The Heroes Images
     Notons que cette version représente Andromède selon l'iconographie ancienne (que l'on retrouve en particulier sur des vases grecs), où la princesse était attachée les bras séparés, à deux bouts de bois ou à un rocher. La représentation ne laissait alors que peu d'ambiguïté sur le caractère sexuel de la scène.

     A noter que le panel de droite provient d'une chambre à coucher d'une Villa à Boscotrecase qui appartint à la famille de l'Empereur Auguste. D'autres scènes mythologiques présentant une histoire d'amour près de la mer, comme le mythe de Galatée et de Polyphème, accompagnaient le panel.

 

 

Style néo-Hellénique

Pompéi [jpg, 16 ko]
50-79 ap.J.-C., Pompéi
Maison des Dioscures
Musée National de Naples
     Le dernier des styles fut le plus abondant aussi est-il facile de trouver cette composition Dans ces deux fresques, on se trouve déjà devant une forme altérée du mythe, les peintures réduisant le mythe sinistre à une histoire d'amour galante où un prince de conte de fées emmène une vraie princesse dans un endroit plus hospitalier pour leur première causerie. Pompéi [jpg, 20 ko]
20-45 ap.J.-C., Herculaneum
Musée National de Naples

la même fresque se retrouve à
Pompéi, Maison d'Apollon,
4ème style...?
     Ainsi Andromède est une demoiselle gracieuse qui réajuste sa magnifique draperie de soie, tandis que Persée, qui a la peau plus foncée selon les canons esthétiques en vigueur, l'emmène. Pareille réduction eût été impensable avant l'époque hellénistique à Rome.

Source de l'image
             • Australian National University http://rubens.anu.edu.au/htdocs/
             • University of Vermont http://www.uvm.edu/~classics/ambrose.html
             • ArchArt est un site italien qui recense les merveilles de l'art

Source du commentaire : Ernst Pfulhl, Masterpieces of greek drawning and painting, London Chatto & Windus, 1955

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Updated : 24/06/01 Copyright © A.Matthieu : a_matthieu@yahoo.fr
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