Représentant typique de ces peintres étrangers qui vécurent une bonne partie de leur vie à Rome, Mengs est un peintre allemand précurseur du néoclassicisme, mouvement artistique qui revisite l'Antique sous un regard moralisant. Il fut également le chef de file de l'Académie de Saint-Luc, encore très puissante.

     Ainsi le mythe d'Andromède est revisité comme étant celui de la soumission de la femme à son mari, le mâle fort et triomphant. Mengs exposa sa toile au Palazzo Barberini à Rome en 1777, où elle fut beaucoup admirée. Fervent partisan du néo-classicisme, il s'inspira pour ses formes purement artistiques de l'héritage classique : la figure de Persée est basée sur l'Apollon du Belvédère, et celle d'Andromède fut empruntée au relief classique de la Villa Pamphili (Musei Capitolini) à Rome. La nature ordonnée de la composition, le dessin idéalement maîtrisé, le rendu sculptural des figures et la majestueuse gesture rhétorique du Héros, indiquent tous ensemble que la toile fut composée dans les stricts canons néoclassiques.

     Johann Schadow, est un maître du classicisme allemand. Ayant étudié à Berlin, il se rend à Rome en 1785-86 pour étudier les classiques. Il fut directeur en 1815 de l'Académie des Beaux-Arts de Berlin.

     La statuette de Schadow serait en fait d'une esquisse pour le Concorso Balestra de scultpture organisé, en 1786, par l'académie romaine de Saint-Luc. Le thème, à la fois érotique et héroïque, et son traitement noble et simple, sont bien dans le ton de l'époque. On pourra souligner que c'est la sculpture du sculpteur français Chinard (portraitiste attitré de la famille Napoléonienne) qui remportera les suffrages.

     Il est à noter que les sculpteurs se sont sans doute inspirés du tableau de Mengs, très célèbre à l'époque. Ainsi l'intérêt pour le relief classique du Capitole ne pouvait manquer d'être renouveler.

début XIXème siècle, Felice Giani (1758-1823)

     Né à Gênes, il travaille à Rome et dans les principales villes italiennes où il effectue des ouvrages religieux. Il reçoit en 1778 un prix de l'Academia Clementina de Bologne et surtout il entre à l'Académie de Saint-Luc en 1780-83, où il est élu membre en 1811. Ayant un grand succès dans les travaux de décoration, il monte une équipe de quatre artistes pour ses travaux d'aménagement de salons néo-classiques, de la peinture au mobilier.

     La représentation de la Princesesse n'est malheureusement pas très néo-classique pour ce peintre. La position allongée est assez rare, et sans doute évoque-t-elle le complet abandonnement de la Princesse. Elle semble par ailleurs surgir de l'écume, qui fait comme un lit protecteur : Andromède est ici une seconde Vénus.