Peintre français créateur d'une mythologie symboliste, il est très influencé par Chassériau, pour qui il abandonne son premier maître (1850). Il lui doit la passion faite de tonalités rares, d'accords sourds et des fulgurances de lumière dans la nuit. Son œuvre fut reprise en partie par Burne-Jones.

     Le peintre fut intéressé bien sûr par le Mythe, dont il peignit plusieurs fois le sujet : en 1867-69 (Persée et Andromède, coll. du Dr Peter Nathan, Zurich), et en 1870. La peinture inférieure représentée ici est un petit tableau qui n'est guère une des toiles majeures : c'est en fait un cadeau fait pour son amie Alexandrine Duveux !
     Détail intéressant, Moreau fut un grand ami de Hérédia (comme quoi les courants ne s'opposent pas forcément) dont les poèmes furent influencés par ses toiles.

Source du commentaire : Edward Lucie-Smith, Symbolist Art, 1972, Thames and Hudson Ltd.

1889, Odilon Redon (1840-1916)

     Autre peintre symboliste, il ne s'exprime qu'en noir et blanc jusqu'en 1889, préférant le fusain aux couleurs. A partir de là il change radicalement et fait de nombreuses toiles, jamais à partir de détails du réel, pour exprimer une vision intérieure.

     Également peintre mythologique, il s'intéressa de près au Mythe ainsi qu'à sa version italienne, le Roland Furieux (1532). Reprenant le symbolisme de Sir Leighton, il fait du sauveur un être de lumière qui illumine une toile assombrie par le décor côtier.

Source du commentaire :
             • Edward Lucie-Smith, Symbolist Art, 1972, Thames and Hudson Ltd.
Source de l'image :
             • An Art Web Site, Iconoclast http://www.13am.net/iconoclast/symbolist/redon2.html

      Sans doute le plus grand sculpteur de son temps, jouissant d'un prestige international, Rodin est considéré comme le père de la sculpture moderne. Il considérait que la sculpture "sortait" de la pierre, et souvent ses œuvres ont une base "rocailleuse" : il réinvente le corps humain en n'en faisant émerger qu'une partie du rocher. En cela sa sculpture se rapproche du mouvement symbolique : il emploie le corps féminin pour exprimer différentes idées ou se référer à des abstractions, comme l'indiquent les titres de ses oeuvres. Il préfère les corps de femmes aux courbes généreuses, qu'il étudie dans diverses attitudes, essayant de toujours obtenir une articulation harmonieuse des parties du corps.

     Rodin s'est occasionnellement intéressé au mythe : il a assez tôt fait des esquisses de la libération d'Andromède, et a sculpté quelques statuettes représentant une femme de dos, attachée au rocher, avant que le sauveur n'arrive. Une variante de la composition donnera naissance à la fameuse Danaïde.

      On recense quatre statuettes, dont une de marbre 36 x 30 cm non datée qui apparaît sous ce titre dans le catalogue de l'exposition Durand-Ruel en 1890. La plus aboutie des quatre, car présentant une base ornée de végétation, et la première de la série est dans une collection privée à Buenos Aires. Elle fut donnée par le peintre en 1887 à son amie Mme Morla-Viarña dont il avait déjà fait le buste.