Le Mythe d'Andromède Symboliques  
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Symboliques

Les Sources

     Du mythe, on peut globalement retenir que l'on se trouve face à un tableau exposant une femme nue enchaînée à un rocher. Mais cette image est ambiguë : pourquoi cette mutilation ? Quelles sont les fautes de cette jeune femme ? Il s'avère en fait qu'il existe un stade du mythe plus primitif où le sacrifice est bien une punition.

     Il semble qu' Andromède est une figure de la déesse de l'amour Aphrodite, déesse sensuelle qui a pour ancêtre les déesses palestiniennes Ishtar ou Astarté. Ainsi la femme représente aussi le désir amoureux, sa nudité appelant l'homme à l'étreinte. De son côté, Persée trouve son équivalent dans le dieu du Soleil Marduck, accompagné de ses chevaux blancs. Il tue le monstre marin, appelé Tiamac ou Tiamat, mais celui-ci est en fait l'émanation maléfique de la femme, et Marduck attache cette dernière au rocher pour l'empêcher de nuire !!

     On se trouve donc devant l'image étrange de l'éternel féminin tel que la femme est représentée par l'imagination masculine : la beauté charnelle impudiquement étalée s'oppose au danger pour l'homme-héros de se laisser tenter par la douceur du mariage.

Source du commentaire : Pr. P. Brunel, Dictionnaire des Mythes Littéraires, , Ed. du Rocher, 1988.

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Le miroir des monstres

     Les monstres viennent des profondeurs marines ou souterraines, toutes vouées à l'ombre et au mystère. Le monstre est mystère et gardien du mystère. Il incarne la transgression d'un ordre, le bouleversement d'un état. Le monstre est un mutant et toute transformation, toute évolution implique le passage par une phase monstrueuse qui précède et prépare la renaissance. C'est au nom d'une telle logique que Robespierre justifiait la terreur révolutionnaire. Le temps du monstre est un temps de chaos et de fracas. Figure du désordre, il annonce la mort de l'ordre ancien et l'avènement d'un ordre nouveau. Gardien, obstacle infranchissable, il indique la présence d'un ailleurs symbolisé par un trésor dont il défend l'accès. C'est pourquoi le vaincre, c'est aussi se vaincre soi-même. L'homme qui l'affronte mourra quoi qu'il advienne, soit pour disparaître à jamais, soit pour renaître en héros. Il y a donc, dans le monstre, ambivalence entre le bien et le mal : il est à la fois symbole des puissances matérielles et passage obligé vers le règne de l'Esprit, sans qu'on sache jamais tout à fait qui l'envoie ni pourquoi.

Piero di Cosimo, 1515 [jpg, 185 ko]     Le monstre est une épreuve imposé à l'homme pour l'éprouver. Ainsi en est-il du Léviathan, "roi de tous les enfants d'orgeuil" (Job, 41, 26). "Lorsqu'il éternue, il jette des éclats de feu, et ses yeux étincellent comme la lumière du point du jour. Il sort de sa gueule des lampes qui brûlent comme des torches ardentes." (Job, 41, 10-11). Créature d'eau et de feu, le Léviathan est la métaphore de nos ambitions : il dort au fond de la mer comme la tentation sommeille au fond de nos consciences. Si l'on admet que les monstres sont la forme de nos fanstasmes, on admettra également que chaque monstre, et mieux encore, peut-être, la manière dont le héros triomphera de lui, est révélateur de la civilisation qui le produit.

     Piero di Cosimo, qui apprécieait de l'Antiquité son aisance à marier le réalisme et le fantastique, a choisi de mettre en scène le personnage de Persée. Comme toujours dans les légendes grecques, le mythe voisine avec la réalité : Andromède, une jeune vierge, est offerte en sacrifice à Poséidon pour calmer sa colère et doit être bientôt dévorée par un horrible monstre marin. Persée survient et offre de la sauver. Les valeurs glorifiées par son exploit sont la vaillance et la ruse, jointes à un solide sens des affaires : "Qu'Andromède soit à moi une fois sauvée par ma valeur, et je prends l'engagement de le faire", propose notre héros aux parents terrosrisée tandis que s'approche le monstre . "Les parents acceptent ces conditions - qui donc aurait pu hésiter ? - l'implorent, lui promettent par surcroît un royaume comme dot." (Ovide, les Métamophoses, IV). Puisque c'est un bon contrat, Persée l'honore sur-le-champ, massacre la bête et s'empare de la vierge.

     Il en va différemment de Job, qui triomphe de l'épreuve en refusant d'affronter le Léviathan et en s'humiliant devant Dieu. Ce qui nous apprend ceci : les monstres sont des miroirs et la vérité qu'ils détiennent dépend de la nature de leur adversaire

Source du commentaire : Jean-François Guillou, Les Grands Classiques de la Peinture, 1995, Edition Solar.

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Updated : 08/11/00 Copyright © AMatthieu : amatthieu@caramail.com
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